Infrastructures

Les infrastructures du CEBA permettent aux chercheurs de mener des missions de suivi scientifique. Ce sont des lieux privilégiés pour étudier le fonctionnement de la forêt tropicale et de sa biodiversité.

Découvrez-en un peu plus sur les équipements disponibles.

Guyafor, un réseau de dispositifs forestiers permanents en Guyane française

Le réseau Guyafor réunit différents dispositifs forestiers mis en place sur 14 sites en Guyane. Au total, c’est une superficie de 240 hectares qui est constamment étudiée. Certains dispositifs ont été installés dans les années 1970 (Bafog, Paracou) ; d’autres ont été mis en place récemment, depuis 2000. Il s’agit de l’un des équipements majeurs du CEBA, qui soutient Guyafor via le financement d’un poste de responsable technique (2012 et 2013). En quoi consiste exactement le suivi de ces parcelles ?

Les mesures des arbres

Sur chaque dispositif, tous les arbres avec un diamètre supérieur à 10 cm (soit environ 160 000 individus) ont été numérotés, cartographiés et déterminés botaniquement. Plus de 1200 espèces d’arbres différentes ont ainsi été identifiées. Le diamètre de chaque individu est par ailleurs mesuré à intervalles réguliers.

Identification des arbres depuis le sol avec jumelles © CNRS Photothèque – Claude Delhaye

L’environnement

Des pluviomètres ont également été installés sur la plupart des dispositifs. Les sols ont été décrits sur chaque dispositif selon la classification WRB (World Reference Base : système international de classification des sols approuvé par l’Union internationale des sciences du sol) et des relevés topographiques ont été effectués.

Les données botaniques

Une collection d’herbiers de référence a été constituée à partir d’échantillons prélevés sur les différents dispositifs. Elle est stockée dans le bâtiment Cirad du campus agronomique de Kourou et regroupe actuellement 2071 échantillons pour 617 espèces.

Lianes, Guyane française © CNRS Photothèque – Claude Delhaye

La gestion informatisée des données

Il s’agit d’une base de données qui conserve l’intégralité des données (avant et après corrections) et qui permet de faire du versionning. Elle est couplée à une interface Access. La gestion des données et la mise à disposition des données ont fait l’objet d’une convention tripartite (Cirad, CNRS, ONF). La gestion des données est assurée par l‘UMR EcoFoG. Des routines d’analyse fonctionnant avec le logiciel libre R permettent de calculer les paramètres de structure et de dynamique forestière à partir des données de la base Guyafor.Ce réseau est dédié à l’étude à long terme de la dynamique forestière et de la biodiversité. Ses objectifs sont :

•   de comprendre l’organisation structurale et floristique le long de gradients environnementaux ;

•   d’appréhender la dynamique forestière à long terme des forêts naturelles et exploitées en s’intéressant plus particulièrement :

–  aux rôles des processus démographiques (régénération, croissance et    mortalité) ;

–  au cycle du carbone de la biomasse aérienne vivante ;

–  aux effets des variations climatiques.

Ce réseau de dispositifs est une plate-forme de recherche à la disposition des chercheurs. Ceux-ci bénéficient à la fois de l’utilisation des données acquises sur ces forêts et de l’accès aux infrastructures d’accueil sur ces sites. Ceci leur permet de développer leurs propres thématiques de recherche. Au-delà des thématiques poursuivies, cet observatoire des forêts guyanaises est un outil de surveillance à long terme et peut ainsi jouer un rôle dans la définition des actions d’aménagement du territoire et de développement local durable.

Carte représentant les lieux des dispositifs permanents de recherche forestière

Guyafor est co-géré par le Cirad, le CNRS et l’Office national des forêts (ONF). Outre l’acquisition de connaissances sur le fonctionnement des forêts tropicales humides, il fournit les bases scientifiques permettant de définir les règles de gestion durable des forêts guyanaises. Parmi l’ensemble des dispositifs, ceux de Paracou et des Nouragues sont des stations de recherche à part entière avec leur fonctionnement propre. Ces stations accueillent des scientifiques depuis le début des années 1980 sur des thématiques de recherche qui dépassent largement le cadre scientifique de ce réseau. Parmi l’ensemble des outils de recherche présents sur ces stations, seules les parcelles forestières sont intégrées au réseau Guyafor. Pour en savoir plus : http://www.ecofog.gf/spip.php?article364

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L’Herbier IRD de Guyane, une source essentielle d’informations sur la diversité végétale amazonienne

L’historique

C’est en 1965 que le professeur R. A. A. Oldeman, alors chercheur à l’ORSTOM (aujourd’hui IRD – Institut de Recherche pour le Développement) crée à Cayenne le premier herbier de la Guyane. La Conservatrice actuelle, Sophie Gonzalez, en est la responsable depuis 2006. Devenu Herbier international en 1971 (sous le code CAY), l’Herbier IRD de Guyane est depuis 2009 rattaché à l’unité mixte de recherche AMAP (botAnique et bioinforMatique de l’Architecture des Plantes). Il est utilisé par un grand nombre de scientifiques de divers pays, notamment au sein du consortium “Flora of the Guianas”. Ce consortium réunit environ 200 systématiciens de 9 instituts d’Europe et d’Amérique du Nord. C’est aujourd’hui l’une des principales plateformes de recherche du CEBA, qui soutient l’Herbier via le financement d’un poste de recherche (2012 et 2013). Les ressources de l’Herbier sont fréquemment utilisées par les scientifiques de plusieurs équipes, notamment AMAP, BIOGECO, EcoFoG et EEF.

Entrée de l’Herbier de Guyane – Cayenne © Jean-Jacques de Granville

Que trouve-t-on à l’Herbier ?

La collection de l’Herbier IRD de Guyane est composée de 180 000 échantillons, dont 80% ont été collectés en Guyane française, les autres provenant pour l’essentiel des autres pays du Plateau des Guyanes. Ce sont surtout des plantes ou des morceaux de plantes séchées présentés sous forme de planches, mais aussi des échantillons de bois, des fleurs, fruits ou autres parties de plantes préservés dans l’alcool, ou encore des spécimens de champignons ou de lichens. Comme pour tous les herbiers, l’intérêt premier de cette collection est de permettre de caractériser les espèces et de les comparer entre elles. Grâce à elle, les scientifiques peuvent inventorier, décrire et classer les espèces. Un échantillon d’herbier donne également accès à de nombreuses autres informations sur les espèces : type biologique (liane, arbre, plante herbacée, etc.), habitat (forêt, savane, etc.), phénologie (périodes de floraison, de fructification, etc.), nom vernaculaire, usages. Cette collection représente donc une source importante d’informations sur la diversité des espèces végétales d’Amazonie. De la récolte d’un échantillon à son intégration dans la collection, plusieurs étapes sont nécessaires : –   la collecte sur le terrain ; –   la mise sous presse ; –   le séchage dans une étuve ; –   la préparation d’une étiquette portant les informations associées à l’échantillon (nom du collecteur et numéro de collecte, date et lieu de collecte, identification botanique de la plante, etc.) ; –   le collage et le montage : les échantillons et leur étiquette sont disposés et collés sur un papier bristol pour leur présentation définitive ; –   le classement dans la salle des collections ;

Classement des échantillons dans la salle des collections © IRD – Véronique BILLOT

Par la suite, le nom scientifique d’un spécimen peut être modifié ou précisé. Dans ce cas, une étiquette supplémentaire (appelée determinavit) est apposée sur l’échantillon. Elle précise la nouvelle identification scientifique, la date et le nom du botaniste auteur du changement.

Une base de données pour faciliter les recherches

Pour faciliter l’exploitation scientifique de cette collection, une base de données informatique baptisée AUBLET, en hommage au célèbre botaniste français Fusée-Aublet, a été créée en 1986. En libre accès sur Internet, elle permet une consultation des informations par taxon (nom scientifique d’une famille, d’un genre ou d’une espèce botanique) ou par collecteur (personne qui a récolté les échantillons).

Planche d’herbier de Congea tomentosa © MF Prevost

Pour contacter et visiter l’Herbier IRD de Guyane :

Cité Rebard 97300 Cayenne Tél. : 05 94 29 66 74 Sophie Gonzalez, Conservatrice : sophie.gonzalez@ird.fr Sources :

  • « Un herbier, comment et pour quoi faire ? », document de présentation réalisé par Véronique BILOT, IRD.

Site Internet de l’Herbier IRD de Guyane : https://herbier-guyane.ird.fr/

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La station scientifique des Nouragues : une station de terrain implantée au cœur de la forêt tropicale guyanaise

Rapport d’activité 2023 de la station scientifique des Nouragues : ICI

Implantée dans la Réserve Naturelle des Nouragues, en Guyane française, loin de toute influence directe des activités humaines, la station des Nouragues est un lieu privilégié pour l’étude du fonctionnement de la forêt tropicale et de sa biodiversité.

Vue de l’inselberg des Nouragues à proximité du camp
© CNRS Photothèque – C. Lafleur

La station scientifique des Nouragues constitue l’un des équipements majeurs du CEBA. Des équipements scientifiques pérennes y sont installés, entretenus et opérés à l’année par le personnel technique du CNRS. La station accueille des scientifiques rattachés à des organismes de recherche français et internationaux, pour des séjours allant de quelques jours à quelques semaines, voire plusieurs mois. Environ 250 scientifiques de toutes nationalités y séjournent chaque année, représentant un total de près de 2800 jours-station. L’utilisation globale annuelle de l’infrastructure est de 4000 jours-station.

Au niveau du CNRS, en particulier de l’INEE, la station est inscrite dans le Réseau National des stations Scientifiques en Ecologie et Environnement (ReNSEE). Au niveau national, elle est inscrite dans le Réseau national des stations expérimentales et en environnement ANAEE-S (Analysis and experimentation on ecosystems – services). Elle est ouverte à utilisation dans le cadre de l’appel à projet annuel des Nouragues, soutenu par ce programme. La station des Nouragues fait également partie du LabEx CEBA. Elle est ainsi ouverte aux chercheurs CEBA dans le cadre de l’appel à projet annuel et des projets stratégiques pluri-annuels du LabEx. Enfin, la station est intégrée aux dispositifs de terrain locaux tels que Guyafor (réseau de placettes forestières permanentes).

La station des Nouragues possède son propre Conseil Scientifique qui valide les programmes de recherche qui y sont menés.

Sites

Gérée par le CNRS Guyane, la station est organisée en deux camps de séjour permanent, distants de 8 kilomètres et ouverts à l’année :
– le camp Inselberg, particulièrement adapté aux études des types de végétation forestière tropicale. Il constitue un point de référence pour l’étude de la faune sauvage dans une zone où la pression de chasse est nulle.
– le camp Saut Pararé, qui sert davantage aux études des forêts riveraines et des communautés de rivière.

Carbet Pararé – station des Nouragues © CNRS Photothèque – Claude Delhaye

Pour plus d’informations concernant les prestations de la station :

CLIQUEZ ICI

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Laboratoire de chimie et biologie moléculaire

Cette plateforme mutualisée pour les analyses de chimie et de biologie moléculaire en appui des programmes de recherche développés en Guyane sur l’étude de la biodiversité est en cours de montage sur le campus de recherche de Montabo à Cayenne.

Laboratoire de chimie et biologie moléculaire sur le campus de recherche de Montabo à Cayenne

Contact

Grégory Genta-Jouve : voir l’annuaire du Leeisa