Le Labex CEBA, à travers ses chercheurs, a été représenté à la Conférence Scientifique Internationale de l’UNESCO qui s’est tenue à Paris du 7 au 10 juillet 2015. Jean François Guégan et ses collaborateurs ont participé aux conférences parallèles en présentant leurs travaux sur les forêts tropicales dégradées et les enjeux de santé publique en lien avec les changements climatiques.
Cette conférence internationale a été le plus grand rassemblement pour la communauté scientifique en marge de la Conférence des Parties (COP 21) qui se tiendra à Paris en décembre 2015. Se basant sur les résultats du 5ème rapport du GIEC, la Conférence a adressé les grands enjeux du changement climatique dans un contexte général de changement global. Des conférences parallèles ont été organisées pendant ces quatre jours avec pour but de favoriser la mise en réseau des chercheurs et de la société civile. Les Alliances de recherche AVIESAN, ALLENVI et ATHENA se sont aussi mobilisées, sous la présidence du Professeur Yves Lévi, PDG de l’INSERM, pour organiser un side-event relatif aux impacts sanitaires des changements climatiques, et dans lequel le LabEx CEBA était aussi présent.
Les présentations des chercheurs portaient sur l’impact de la déforestation et le changement d’utilisation des sols sur l’émergence de maladies véhiculées par l’eau. La variabilité climatique au travers du fameux phénomène ENSO impliquerait des variations dans les précipitations, ce qui pourrait avoir un effet sur l’occurrence de ces maladies. Les travaux présentés concernaient principalement ceux menés dans le cadre du projet stratégique BIOHOPSYS du CEBA.
Ainsi, il a été démontré qu’il y aurait un plus grand nombre de cas d’ulcère de Buruli dû à une combinaison, annuelle et à long terme, des cycles de précipitations. L’ulcère de Buruli est une maladie cutanée due à une bactérie de la même famille que celles de la lèpre et de la tuberculose. La bactérie responsable est Mycobacterium ulcerans et possède une diversité d’hôtes. Les chercheurs ont pu mettre en évidence que la déforestation et l’usage agricole des sols ont un impact fort sur les réseaux trophiques aquatiques. Il existe un important effet sur le potentiel d’hébergement de la bactérie par certains groupes fonctionnels hôtes qui prolifèrent dans des sites plus affectés par les modifications d’habitats entraînant en cascade la disparation des espèces prédatrices. La variabilité climatique par apport ou diminution des pluies dans la région vient alors réguler ces dynamiques affectant l’écologie de la transmission de cette mycobactérie combinée à une plus grande exposition de populations à risque.
Plus d’informations sur l’étude (PDF)
Plus d’informations sur la présentation au side-event (PDF)