Rendre visible l’invisible : une initiation au dessin botanique où scientifiques et amateurs de dessins se retrouvent

Plusieurs actions ont été proposées en 2021 aux guyanaises et guyanais pour célébrer les 10 ans du CEBA. En octobre, deux dessinateurs-naturalistes talentueux, Delphine Zigoni et Julien Norwood ont proposé aux plus curieux de s’initier à une des thématiques de leur travail : le dessin botanique. Pendant deux heures, une vingtaine de chanceux ont appris les bases de ce qui transforme un joli dessin de plante en un dessin botanique ! Cet atelier gratuit étant le premier événement d’un vaste projet : rendre visible l’invisible. Une jolie ambition menée à travers le dessin auprès des enfants de Guyane.

Rendre visible l’invisible, cours d’initiation 20 octobre 2021

Mercredi 20 octobre, 14 personnes étaient attendues dans une des salles de classe de l’EAG, l’Ecole d’Art de Guyane qui accueillait gratuitement les apprentis dessinateurs du jour. Restrictions sanitaires obligent, deux sessions étaient proposées en « présentiel » afin de privilégier les petits groupes. En parallèle, sept autres personnes assistaient à un cours « en ligne ». En tout, c’est donc 21 élèves qui se sont patiemment essayé à l’exercice pas si simple du dessin botanique.

Des scientifiques à la recherche de nouvelles compétences

Dans les élèves du jour certains étaient déjà aguerris aux dessins scientifiques, comme Niklas Tysklind chercheur INRAE à l’UMR ECOFOG : « Je faisais pas mal de dessin scientifique de la faune et la flore marine quand j’étais à l’Université et j’aimais beaucoup ça. Je n’avais jamais fait du dessin botanique, je voulais donc découvrir et améliorer un peut ma technique ou en apprendre des nouvelles ».

D’autres personnes, scientifiques mais pas encore dessinatrices, ont pu saisir cette opportunité de découvrir la recherche sous un autre aspect. Camille Girard-Tercieux, une doctorante CEBA en écologie tropicale et modélisation au laboratoire AMAP expliquait : « J’aimerais m’améliorer en dessin botanique quand j’en aurai le temps ! À l’Université de Montpellier des cours étaient proposés mais le confinement a annulé ma session […] J’adore les dessins botaniques, tant scientifiquement qu’esthétiquement… ».

Des élèves venus s’initier à la science par la porte de l’art

Si certains élèves évoluaient donc déjà dans la sphère de la recherche et souhaitaient mettre à profit ce cours d’initiation dans leur travail scientifique, d’autres participants, complètement novices dans le secteur scientifique avaient d’autres attentes. C’est le cas de Cécilia Javelot qui a entendu parler de l’événement dans les médias guyanais : « je vais utiliser le dessin pour me détendre et prendre le temps d’observer en détails le végétal qui m’entoure. » mais également de Stéphanie Delcros, qui exprimait ainsi ses motivations : « L’envie d’apprendre et découvrir davantage d’autres formes de dessins et comment mêler le tout, dans l’objectif de trouver son style artistique. »

En tous cas quelles que soient les motivations des participants,aucun n’a été avare en compliments sur les deux professeurs:

« Le professeur a montré son domaine d’expertise dans la connaissance de la flore Guyanaise et de l’illustration. »


Stephanie Delcros

« Animateur très pédagogue et très talentueux ! Sujets végétaux superbes ! »


Cecilia Javelot

Finalement, tous s’accordent que le seul reproche à ce cours fut… qu’il soit trop court !

Delphine Zigoni et Julien Norwood sont deux dessinateurs naturalistes dont le projet « Rendre visible l’invisible » a été financé par le CEBA en début d’année 2021 par l’appel à candidature « la Guyane se raconte en science ». Ce projet ambitieux souhaite initier les petits et les grands à la biodiversité qui les entoure, souvent méconnue et ignorée et pourtant primordiale par les fonctions écologiques qu’elle remplit.