Réalisés par les artistes Beto Acosta et Tiffanie Deschamps, ces courts-métrages mélangeant art & sciences vous propose de vous immerger dans la culture Wayãpi, et de découvrir, en particulier, leurs rapport à la nature :
Les Wayãpi, à l’instar des peuples amérindiens d’Amazonie, portent une vision du monde et de la nature qui contraste grandement avec le grand partage occidental entre Nature et Culture.
En effet, pour eux, la nature n’existe pas comme une réalité séparée de la vie sociale, et les êtres peuplant leur environnement se comportent comme les humains, qui ne sont pas les seuls êtres pensant du monde. Ainsi, le jaguar ou l’anaconda vivent comme nous dans leurs milieux respectifs et n’ont pas pour seule vocation à être utiles aux humains, mais possèdent leur propre mode de vie.
Si pendant les temps mythiques tous les êtres pouvaient communiquer et vivre ensemble en bonne intelligence, la communication directe est aujourd’hui rompue. Il n’en reste pas moins que les êtres peuplant l’environnement des wayãpi continuent d’interagir de manière active avec eux. Il s’agit dès lors de respecter un certain nombre de règles et de manières d’être au monde afin de préserver des équilibres fragiles où chacun vit en interdépendance avec les autres.
Ces court-métrages, animés par les artistes Beto Acosta et Tiffanie Deschamps, ont été rendus possibles par le soutien de nombreux acteurs culturels wayãpi de l’Oyapock. Julien Meyer et Damien Davy les ont dirigés à partir de leur travail de recherche scientifique qui explore les représentations amérindiennes de la biodiversité à travers les mondes sonores d’Amazonie. Ils s’appuient aussi sur des travaux précédents en anthropologie et ethnomusicologie. Ils sont issus de projets de recherche interdisciplinaires sur l’adaptation des langues au milieu (Geoteleling 80|Prime CNRS) et à la frontière entre Art et Science (Laboratoire d’excellence CEBA – Centre d’études de la biodiversité amazonienne). Poétiques et colorés, «L’Anaconda et la couleur des oiseaux» et «Mondes sonores d’Amazonie» sont des oeuvres qui animent les visions amérindiennes de la biodiversité et par là interrogent notre conception habituelle des relations Homme-Nature.»
• Le premier animé, « Anaconda et la couleur des oiseaux »,
illustre le mythe wayãpi d’origine de la couleur des oiseaux qui est encore conté, chanté et accompagné musicalement sur l’Oyapock, fleuve frontière entre la Guyane et le Brésil. Ce mythe raconte comment les oiseaux, originellement tous noirs, ont fait pour acquérir leurs couleurs en les subtilisant à l’Anaconda dont la peau aux reflets irisés dans la lumière
du soleil a attiré leur attention. L’Anaconda devient Arc-en-Ciel à la fin de cette histoire. Un mythe avec une puissante symbolique qui existe chez de nombreux peuples amazoniens. La version wayãpi comprend des détails uniques.
• Le second animé, intitulé « Mondes sonores Amazoniens, imitations animales et parole sifflée des Amérindiens wayãpi»
montre avec quelle expertise les Wayãpi leurrent les animaux grâce à des imitations de leurs chants ou de sons qui attirent leur attention, notamment lors de la chasse et de la pêche. Cet animé permet de découvrir des espèces emblématiques de la forêt guyanaise. Il nous fait entrer au coeur du paysage sonore amazonien et montre comment il est possible de siffler des mots et des phrases entières pour se parler de loin sur la rivière ou à travers la végétation dense sans risquer d’effrayer les animaux avec la voix.
Rendez vous le :
13 au 19 mars : dans les villages wayãpi de Camopi et de Trois Sauts
22 mars : au totem de la canopée des sciences, de 15h à 17h, animation pour un jeune public
23 mars : au café de la gare, à 18h, avec la canopée des sciences
Pour plus d’information, nous vous invitons à télécharger le flyer de l’événement :